Amalia - @Daryl_Delight

22 Février 2019

Amalia de Daryl Delight

Broché : 207 pages
Editeur : Independently published (19 mars 2018)

L'auteur :

Daryl Delight a publié son premier roman début 2017.
Il se considère comme un auteur éclectique qui peut écrire dans tous les genres. Ceci dit, il a un penchant certain pour l'horreur, le fantastique et le thriller.
Il rêve depuis toujours d'être écrivain mais s'était tourné vers le cinéma et l'écriture scénaristique. En 2016, il découvre l'autoédition et se lance à la conquête de lecteurs.
Il excelle dans la nouvelle comme dans les romans et ne tardera pas à inonder sa page de nouveaux titres.

L'histoire :

Amalia se rend au manoir des rêves pour y retrouver Daniel, son mari. Un lieu qu'ils connaissent puisqu'ils y ont passé leur nuit de noces dix ans auparavant. Bien avant que les disputes ne deviennent la routine dans leur couple et qu'ils décident de faire une pause. Ils s'y retrouvent pour tenter une réconciliation.
Et même si l'orage et la pluie décident de lui pourrir le week-end, Amalia compte bien régler ses comptes avant de laisser Daniel poser à nouveau les mains sur elle.
Malheureusement, le naturel de son mari manipulateur revient au galop et une dispute éclate. Dans la tourmente, Amalia l'assassine accidentellement.
Prise de panique, elle va tout faire pour élaborer un stratagème et se débarrasser des preuves.
Mais une fois revenue dans la chambre, alors que tout semble se dérouler parfaitement, Amalia découvre que le cadavre a disparu...
Rêve ? Folie ? Manipulation ? Le cauchemar ne fait que commencer !

La structure du récit :

Le récit se déroule sur un weekend avec quelques flashs backs dans le passé d'Amalia et des hôtes de cette dernière.

Le sujet du livre :

L'histoire d'Amalia n'est pas simple car mariée depuis dix ans à un pervers narcissique. Pour la petite parenthèse, pendant tout ce temps, il l'a malmené, l'a rabaissé, la trompe sans vergogne, la considérant comme une bonniche ne devant pas sortir de la maison. Comme indiqué plus haut, elle tue son mari mais est-ce volontaire ou involontaire ?! Est-elle saine d'esprit ou lui manque t il une case ?! La suite du roman nous laisse dans le doute, en rajoutant des pièces de puzzle nous glaçant d'effroi. L'enjeu de la narration est de nous mettre dans la terreur, l'effroi, l'angoisse, l'affolement, la panique.

Les thèmes :

- la violence conjugale,

- la folie,

- meurtres,

- et deux autres thèmes dont je tairais pour ne pas spolier.

Les personnages principaux :

Amalia : Jeune trentenaire malheureuse dans son couple, accro aux médicaments et légèrement portée sur l'alcool (en même temps, il y a de quoi). Elle regrette certains choix, comme de s'être mariée à Daniel. A priori, elle a des zones d'ombres dans son passé.

Daniel : Pervers narcissique, lunatique, imprévisible (dans le mauvais sens), égocentrique, rancunier, fait culbabiliser Amalia, la trompe sans vergogne et reporte la faute sur elle. Enfin bref, le mari idéal. Il veut le divorce par consentement mutuel qui l'arrangerai mais cela va se retourner contre lui.

Miss Nilsen : Petite dame dans la fleur de l'âge avec des habitudes réglées comme une horloge suisse. Amoureuse de son mari comme au premier jour et très protectrice avec son fils.

Bruce Nilsen : Mari de la maîtresse de maison. Imposant et robuste par la taille, il se permet des familiarités avec la seule cliente du week-end qui la mettent mal à l'aise (j'avais bien envie de le tarter rien pour ça).

Chad Nilsen : Le fils du couple Nilsen. Il a un retard mental et a une attitude qui met mal à l'aise Amalia et se pose des questions au fur et à mesure qu'elle le voit quand il sort de sa grotte (chambre) pour faire une rare pause dans ses jeux vidéos. Il ressemble à son père sauf pour la gabarit car il est mince avec des bras maigre. D'après Amalia, il aurait le QI d'une asperge et serait aussi pervers que son père dans les regards.

Le décor :

Concernant cette partie, cela se passe à huit clos, dans le manoir des Nilsen. L'ambiance est noire, très glauque, me faisant penser aux films "Psychose" et "Shining" et "l'auberge rouge". Trois films jouant sur les nerfs des spectateurs, en montrant la folie de ses personnages. Daryl Delight, passionné du septième art, a su sortir son épingle du jeu pour son roman. Daryl met en immersion ses lecteurs dans un grand manoir isolé, ayant des secrets inattendus et faisant évanouir les lecteurs de par ses secrets inavouables.

La tonalité et l'atmosphère :

Huit clos étouffant, angoisses garanties, des personnages mystérieux à double tranchant, le cœur faisant de la tachycardie, les poumons qui sifflent, le cerveau qui ne sait plus où donner de la tête, ...... Le lecteur a de quoi tomber dans la paranoïa la plus totale à cause des mots choisis et des personnages mal sous tout rapport. Certains futurs lecteurs vont avoir du mal à s'en remettre car ce fut limite pour les lecteurs déjà conquis, malgré les sueurs froides subies.

Le style :

Dans le genre thriller noir, Amalia de Daryl Delight détient la palme "histoire la plus sordide" (en cause : les thèmes non abordés). La trame de ce thriller est bien pensée en se concentrant sur un week-end, un manoir isolé et en y ajoutant des personnages psychopathes. Mélangez le tout et vous avez un roman qui va vous transformer en lecteur démuni et angoissé. Vous aurez peur du moindre bruit et votre ombre vous filera les chocottes. Alors, si vous le lisez en soirée, ne soyez pas seul.e, collez votre animal de compagnie (histoire de contrebalancer ). Votre instinct de survie va être mis à rude épreuve avec les actions se passant entre ces quatre murs car le rythme maléfique va crescendo. Vous pensez passer un week-end de rêves à travers Amalia ? Vous rentrez plutôt dans la maison de l'enfer.

C'est à se demander ce qui se passe dans la tête de l'auteur pour qu'il ait pu imaginer une telle histoire de dingues. Une pure folie à l'état brut.

La place de l’œuvre :

Quelle place pouvons nous placer ce roman ? Cela va être compliqué à vous montrer ce que j'en pense car c'est en lien avec ces secrets cités plus haut. Par contre, la violence conjugale est un sujet de société à ne pas prendre à la légère. Certes, ce n'est pas le sujet principal ici mais cela va être l'élément déclencheur de la chaîne de l'horreur tout au long de cette histoire. Les flashs backs de ce passé tumultueux sont à vomir car je ne considère pas qu'un homme soit viril en rabaissant la femme, quelle que soit la manière employée.

Avis personnel et citations :

Franchement ? Ce que j'en pense ? J'ai adoré frissonner d'effroi le long de la lecture que ma princesse bouledogue anglais me boude car je lui ai arraché des poils pendant certaines scènes (ce n'est qu'imagé, je vous rassure, les seules choses qu'elle a reçu, c'est mon visage dans son cou et le reste de mon corps accroché à elle pour faire descendre ma tension). Du suspens en veux tu en voilà, des rebondissements de folie, une histoire bien ficelée qui tient la route.

Un roman que je recommande fortement pour celles et ceux qui aiment le genre.