- Le neuvième annulaire - Yann Kellern
- Nombre de pages : 494 pages
- Éditeur : Les éditions du 38
- Édition : 1 (23 janvier 2017)
L'auteur :
Yan Kellern est médecin urgentiste, journaliste médical et conférencier en santé. Après de nombreuses années d’exercice en médecine d'urgence, il s'est rendu compte que le serment d’Hippocrate, son long cursus d'études, son éthique, sa déontologie professionnelle et, d'une façon générale son sens morale, ne lui permettaient pas de raccourcir volontairement la vie de ses patients dans d'atroce souffrances. Peu courageux par nature, c'est donc tout naturellement qu'il s'est tourné vers l'écriture de thrillers, dans le souci de préserver de bons rapports avec le Conseil National de l'Ordre des Médecins et avec l'Administration Judiciaire. Il peut désormais occire ses personnages comme bon lui semble, en toute immunité pour son casier judiciaire et sans altérer la courbe démographique de son pays.
Le résumé :
Alors que plusieurs tempêtes se déchaînent à un rythme effréné sur la petite ville portuaire de Concarneau, dans le sud de la Bretagne, un impitoyable tueur en série, véritable éventreur, vient semer la panique dans la population. Impuissant face à cette vague de crimes que rien ne semble pouvoir arrêter, le commissaire Yves-Marie Plazek, ancien de l’Antigang, doit faire équipe avec le plus célèbre profileur parisien, Martin Lempereur, lui-même aux prises avec un autre serial killer, Yakuza, qui viole et tue ses victimes avant de leur couper l’annulaire. Forts de leurs différences, les deux enquêteurs vont devoir collaborer.
Les deux tueurs, que tout semble séparer, ont néanmoins en commun un machiavélisme diabolique qui leur permet d'échapper à leurs poursuivants respectifs.
De Concarneau à Paris, une double traque commence. Mais tueurs comme enquêteurs ignorent encore qu’un autre point commun, inimaginable, risque de précipiter leur destin.
La structure du récit :
L'histoire se déroule principalement en quelques jours, tout en sachant que chaque jour est détaillé à différents moments de la journée pour l'évolution de deux enquêtes. Les derniers chapitres se déroulent douze ans après.
Le sujet du livre :
L’intérêt du livre réside entre les deux enquêtes sur les tueurs en série sévissant à Paris pour l'un et à Concarneau pour l'autre. Pourquoi tuent ils un genre de personnes bien particulier et comment arrivent ils à déjouer les plans d'attaques des enquêteurs ?! Au jeu du chat et de la souris, les serial killers gagnent haut la main mais réussiront ils à garder leur avance ?! Dans les travaux de recherches sur les "méchants" et leurs victimes, les flics se cassent la tête pour trouver les pièces du puzzle et à les imbriquer ensemble.
Les thèmes :
- les tueurs en série,
- les divers acteurs judiciaire (enquêteurs, juge d'instruction, médecins légistes),
- la mécanique cérébrale des tueurs en série,
- la mécanique des enquêtes de A à Z (découverte et analyse du corps, analyse des preuves,...).
Les personnages principaux :
Martin Lempereur : la cinquantaine, profileur au 36, dort mal la nuit à cause de cauchemars, vit seul depuis longtemps car ses ex ne supportant pas qu'il consacre beaucoup (trop) de temps à ses profilages. Il réside à Paris où "le Yakusa" sévit.
Le Yakusa : tueur en série. Si vous êtes une femme d'environ 25 ans, jolie, brune aux yeux verts, une poitrine avantageuse, sans bague de mariage, étudiante : ne sortez que le strict nécessaire ou alors si un inconnu, vous aborde, n'acceptez pas de prendre un café et autre seule avec lui. C'est un être froid, calculateur, sportif, tout en sachant mettre en confiance ses interlocutrices, un vrai caméléon, raffiné, manipulateur et cultivé.
Anneliesse Namhang : Juge d'instruction appelée "la juge de fer". Elle est intraitable avec les hommes, notamment les récidivistes. Elle est déterminée, championne en art martial depuis ses quatorze ans et a suivi un homme partant de Paris pour la province (amoureuse de lui mais est ce réciproque ?).
Commissaire Plazek Yves-Marie : Après dix ans de mariage, divorcé depuis plus de trois ans. Il a commencé sa carrière à Paris à l'anti-gang. Pendant huit ans, il était à la poursuite du "serpent", un chef de gang malin qui braquait des banques sans se faire choper. Cinquante braquages sans se faire pincer, le gang des potiches peut aller se rhabiller. Plazek subit un échec à la mort de son ennemi et est muté en Bretagne. Mais la vie ne sera pas un long fleuve tranquille.
Le tueur au valet de pique : Tueur particulier et énigmatique. Il sort des sentiers battus du standard du genre. Méthode barbare pour tuer, un lien entre les victimes complexe et possède un temps d'avance sur les enquêteurs. Quel est donc son but ?
Le décor :
Comme mise en bouche "n'oubliez pas de fermer votre porte ce soir", cela veut tout dire. Nous sommes dans un décor baignant dans une certaine obscurité, dû au fait que nous suivons, en parallèle, deux tueurs en série différents dans leurs méthodes, leurs victimes, leurs façon d'être et de faire. Un flic breton et un profileur parisien vont tenter d'unir leur force. D'hypothèses en réflexions, l'étau se resserre mais pas forcément dans le sens auquel le lecteur pouvait penser.
La tonalité et l'atmosphère :
Ici, nous avons une atmosphère réaliste, surtout pour la partie médicale (petit rappel : l'auteur est médecin urgentiste, journaliste médical et conférencier en santé) et sert énormément quand où le médecin légiste intervient et doit donner des informations essentiel pour l'enquête : précis, net, cohérent. Nous rentrons aussi dans la tête des tueurs au moment où ils se lancent à la quête d'une nouvelle victime, l'étudient et s'en occupent. Flippant. Des détails suffisamment loquaces pour glacer d'effroi en nous mettant dans une ambiance obscure et glauque sans trop en dire (pour bien garder le mystère jusqu'à la fin).
Le style :
Le style de l'auteur est incisif, sait où il va et nous mène à la baguette. Il connait parfaitement le milieu médical et s'en sert à merveille, autant pour la médecine légale que pour ces tueurs machiavélique qui ont hérité de connaissances bien poussées. En plus d'être "une tête bien remplie et bien câblée", Yan Kerllec possède une imagination fertile et savant mener sa barque pour que l'histoire soit une explosion éblouissante d'horreur.
J'en suis venue à me demander si ce conteur ne serait ce pas un genre de Docteur Jekill et Mister Hyde de la littérature. Pour avoir imaginé ce roman où le bien et le mal se livre une guerre acharnée pour avoir le dessus sur l'autre, il faut avoir un certain style pour amener ce côté flippant aux tueurs.
Écris sur quatre parties, l'écriture a su manier les mots pour faire monter en flèche le suspens, me tourner en bourrique quand je faisais mes hypothèses. La première partie est consacrée sur les deux tueurs sur une manière générale, les deux équipes policières (parisienne et bretonne) ; la deuxième partie concerne les hypothèses et des entretiens faits par une des équipes avec une fin qui va changer la donne ; la troisième partie resserre l'étau sur les suspects avec une fin me laissant dans l’asphyxie et je ne parle même pas de la quatrième partie.
Avis personnel et critique :
Au final, j'ai aimé lire ce thriller à double tranchant, rempli de rebondissement, de suspens, voir cette guerre entre bien et mal tout en me demandant lequel des deux allait gagner. J'ai eu des hypothèses qui se sont faites, refaites et défaites pour qu'au final, la vérité m'explose au visage. La quatrième et dernière partie contient peu de chapitres mais suffisamment éloquent car me laissant pantoise avec une mâchoire ouverte et bien tombante jusqu'au sol (heureusement qu'il était là pour maintenir et arrêter la chute).
Si vous aimez les thrillers, penchez vous sur cet annulaire.
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