2063, sélection naturelle - Magali Cervantes

2063, sélection naturelle– Lydie Lefevre

Broché :  382 pages

Edition :  (12 mai 2018)

L’auteur :

L'écriture est pour elle un acte politique, une manière de porter la parole de ceux qui luttent, leurs mémoires et leurs combats, pour les protéger de l'effacement et contribuer au changement du monde. Elle n'est pas un travail d'introspection, mais plutôt le moyen d'aller vers les autres.

Ecrire, c'est tenter de comprendre, écrire, c'est agir, écrire, c'est vivre.

Ce qui l'intéresse : les histoires de vie extraordinaires de gens "ordinaires", les histoires de luttes, les relations humaines, les sentiments, les émotions. Ce qui dérange, interpelle, moleste, ne laisse pas indifférent... L'humanité en ce qu'elle a de meilleure et en ce qu'elle a de pire.

L’histoire :

2063, Fauve arrachée à son père est détenue dans un centre éducatif. Un monde autoritaire où les sentiments et émotions ont disparu, et où les conditions ambiantes d’existence sont devenues hostiles à la survie de l’espèce humaine.
2027, les évènements politiques dus à une abstention massive ont conduit sa grand-mère Mégane à fuir à la campagne où les résistants qui se sont auto organisés tentent de sauver les graines : la vie de l’humanité.
Fauve découvre en lisant le manuscrit de sa grand-mère, l’Histoire falsifiée qui va la conduire à remettre en question le monde dans lequel elle vit...

Une histoire qui résonne étrangement avec le mouvement social et politique des gilets jaunes.
Du suspens, de l'action, de l'aventure et de l'amour.
Un livre qui s'inspire de l'évolution de l'humanité selon la théorie de Darwin. La nature écarte ce qui est nuisible et favorise ce qui est utile.

La structure du récit :

Le récit se déroule et alterne sur deux années bien distinctes : 2063 et 2027. Elle finiront par se rejoindre.

Le sujet du livre :

Quand le futur est loin d'être parfait, en ayant supprimer les émotions et où la classe moyenne est pressée comme un citron et la classe "pauvre" est poussée au suicide, la vie est loin d'être rose et joyeuse. Chaque gouvernement est dirigée par des milliardaires sans scrupules et sans culpabilité.

Les thèmes :

• amours,
• amitié,
• régime totalitaire,
• l'humain n'est qu'un vulgaire tas d'os et de chairs,
• monde sans émotions,
• big brother à l'extréme.

Les personnages principaux :

Fauve Lecomte: adolescente au corps gracile et à la peau laiteuse, de longs cheveux roux descendant aux épaules, de grands yeux verts comme sa grand-mère. Pour une raison inconnue, elle va sortir du cadre imposé en se questionnant sur la révolution de 2027, ce qui lui voudra une surveillance plus que renforcée.

Everest : il est le garçon choisi pour Fauve par le Ministère du Contrôle Médical, en raison de leur compatibilité, de leurs analyse ADN et génétiques. C'est un jeune homme grand et svelte, aux cheveux châtains et aux yeux noisettes. Le visage exprime la douceur. Mais il est totalement formaté par le Centre Formata car il récite parfaitement sa leçon sur l'évolution et la sélection artificielle sans se poser de questions. 

Mégane Lecomte : une écrivaine et faisant partie des abstentionnismes de 2027. Suite à une rebellion des vtants tuant les non-votants, elle a du fuir, en laissant derrière elle son fils. Dans ces écrits, elle dénonce cette politique qui asservit la population. Le pouvoir et l'argent sont devenus des armes de destructions massive et qui a coûté la vie à beaucoup de personnes. Elle ne supporte pas que Tanguy soit trop présent pour elle, d'autant plus qu'il est amoureux d'elle.

Tanguy : un ami de Mégane. Il a  été viré de son travail pour avoir voulu sauver les emplois de ses collègues puis fiché comme fauteurs de troubles et sa femme a demandé le divorce car elle n'a pas supporté la perte de leur maison et qu'il soit devenu alccolique. c'est grâce aux livres de Mégane qu'il a remonté la pente. Il est en accord avec le progrès au service de l'humanité et non pour le progrès au service de l'argent, du profit, au détriment de la santé et pour l'avantage des capitalistes.

Julien : petit et trapu, le visage buriné par les heures de travail au grand air. Son côté bourru  contraste avec la douceur de son regard.

Le grand superviseur : il est un home craint par tous les jeunes, du fait de sa responsabilité et qu'il seconde le préfet dans les affaires de police. Il a le pouvoir d'envoyer en prison tout individu à l'attitude jugée suspecte. Brun au visage autoritaire, un regard scrutateur et déterminé et qui brille d'une lueur supérieure.

Yanis : premier grand amour de Mégane. Il s'est marié avec Caroline, avec laquelle il a eu deux enfants. Mais ils se sont séparés suite à l'achat d'une ferme dans le Limousin. Il travaille dans les bureaux de l'Organisation Nationale des Forêts. Châtains grissonnants sur les temps, un regard d'un gris perçant derrière des lunettes rondes, parle d'un voix calme et plutôt aïgue.

Le décor :

Il se situe principalement au Centre Formata pour l'année 2063.

Il accueille les disciples de la pouponnière à la terminale et dispense un enseignement et une éducation dont l'objectif est de surveiller les signes d'insatisfaction, de frustraction, de rancune et de rancoeur qui pourraient être les prémices de la germination de graines de révolutionnaires. Les enfants qui y sont internes ont été arrachés à leur famille. C'est un bâtiment immense à plusieurs étages, en forme de dômes. De l'extérieur, une apparence de soucoupe volante recouverte de miroirs. Un hologramme des professeur donne cours à toutes les classe du pays en même temps.

Il y a aussi la Mégalopole, avec ses différents quartiers reliés par une quinzaine de stations en forme de pyramides, portant chacun le nom d'une fleur. L'air ambiant tourne autour des 43° tous les jours, d'où le port d'une combinaison grise maintenant la température de son porteur une température à 37° car le soleil émet des rayons brûlants.

Pour l'année 2063, nous voyons comment certains résistants vivent en dehors du gouvernement capitaliste. Dans les zones cachées, ils vivent un retour en arrière mais dans le bon sens, avant que le capitalisme ne nuise au social, à la santé et à l'humain en pourrisant tout sur son passage, où l'argent est roi au détriment de l'humain. En effet, personne ne doit se sentir supérieur ou inférieur aux autres. Chaque capacité est mie en avant et est mise en avant au profit de la communauté.

La tonalité et l’atmosphère :

Une atmosphère sans âme, sans émotions où l'argent et le pouvoir régnent en maîtres. Les hauts dirigeants et les riches ne veulent plus que "le petit peuple" se rebellent, tout en voulant les contrôler et les manipuler à leurs guises. c'est pour cela que les disciples du Centre constitue un troupeau en uniforme. Pour chaque passage à un endroit, un portique scanne la puce implantée sous la peau du poignet où est gravée son identité, son dossier médical, son régime alimentaire, etc. Les disciples sont les petits enfants des révolutionnaires et arrachés à leur famille par le gouvernement pour, soi-disant, les sauver de la même haine et de la même colère, pour éviter qu'ils deviennent des insoumis dont il fallait protéger la sainteté. D'où l'implantation d'une puce magnétique afin d'identifier immédiatement ceux qui manquent à leur devoir et les emprisonne avant qu'ils ne sement à nouveau le chaos dans le pays. Grâce à cette puce, aucune rebellion possible. Le passé a été remodelé pour leur confort. Il en est de même pour le reproduction : une selection sexuelle est effectuée pour éliminer tous gènes imcompatibles qui se solderaient par une fausse couche, la conception d'un enfant handicapé ou porteurs de maladies. Cela favorise les enfants les plus robustes, les plus résistants et les plus à même d'assurer la survie de l'espèce humaine dans des conditions où la nourriture et le climat sont devenus hostiles pour l'homme.

Le style :

Le style est adapté au genre littéraire qu'est la science-fiction.

L’écriture a su m'intégrer à cette histoire, où le futur n'est ni un monde de progrès ni où il fait bon vivre. La classe ouvrière a presque totalement disparu car remplacée par les machines. L'ouvrier n'est plus qu'un outil, le prolongement d'os et de chair de la machine. Cela efface son intelligence, efface ses rêves et toute envie de se révolter. Et, par extension, au reste de la population (classe moyenne et classe pauvre).

Les personnages possèdent ce petit quelque chose (bons comme mauvais) qui nous poussent à réagir.

L’histoire est cohérente et dont il faut se méfier, pour éviter qu'elle se réalise dans le futur.

L’ensemble est additif car il est impossible de ne pas savoir comment évolue l'historie en fonction des actes des personnages.

La fin est particulière mais bien trouvée.

Avis personnel :

Peu fan de la science-fiction, ce roman a tout de même réussi à me captiver du début jusqu'à la fin, sans interruption. Un vrai tour de force, sans lever le petit doigt. Il m'a fait l'apprécier à sa juste valeur.

Je recommande fortement.