Les muses – Lydie Lefevre
Nombre de pages : 209
édition : 14 février 2020
L’auteur :
L'envie d'écrire n'est pas innée chez elle, puisque cela a commencé en 2013.
Depuis, c'est une addiction ! Des nouvelles, des romans, des anecdotes, et même un livre de recettes ont vu le jour.
Ce qui la pousse à écrire : vous !
Quel bonheur de savoir qu’elle vous ai fait rire, pleurer ou les bien les deux !
Et pour votre plus grand plaisir, sachez que ce n'est pas demain la veille que qu’elle va ranger dans un tiroir, sa casquette d'auteur.
L’histoire :
Deux plumes naissantes imprégnées de leur passé respectif. Ils écrivent tous deux pour oublier leurs blessures et aspirent à un seul et même but : la réussite.
Lorsqu’ils se rencontrent, Manon et Tristan sont loin de se douter de ce que l’avenir leur réserve.
Leur passion commune les lie à un point inimaginable, mais quand la jalousie entre en ligne de compte, les sentiments pourront-ils rester intacts ?
Manon et Tristan sauront-ils tirer leur épingle du jeu sans tout détruire ?
Je vous laisse le découvrir…
La structure du récit :
Le récit se déroule sur plusieurs mois.
Le sujet du livre :
Deux jeunes gens à qui la vie fut « cruelle » dès le plus jeune âge, en les installant avec un, voire deux, parent(s) « incompétents » dans le rôle parental. Comment grandir sereinement dans un tel contexte ?! Et pour ajouter une couche supplémentaire, les autres enfants qu’ils côtoient pendant leurs scolarités respectives les mettent à l’écart. Comment ces deux écorchés vifs vont-ils se rencontrer et quand ce jour arrivera, se reconnaitront ils ou pas ?!
Les thèmes :
- Parents « défectueux »,
- Enfance douloureuse,
- Remises en question,
- Rencontres,
- Écritures.
Les personnages principaux :
Manon : enfant, elle fut souvent bousculée et insultée par les autres élèves. C’était une petite rouquine aux cheveux bouclés, avec les traits marqués par la fatigue, la honte et la peur et des yeux de biche. Elle se terrait dans un mutisme car elle traversait des difficultés dures à vivre. Son père est tombé malade et en est mort. Adulte, elle tente de s’en sortir toute seule en faisant des extras et s’est jurée de ne plus être le souffre-douleur de sa mère. Depuis neuf ans, elle noircit les pages, une échappatoire.
Anne : mère de Manon. Avant, elle était joyeuse et gentille mais elle a viré mauvaise en devenant alcoolique et en mettant différents hommes dans son lit. Elle considère Manon, du haut de ses neuf ans, comme sa boniche. Elle est bien bas, à se vautrer dans l’alcool, la déchéance et la luxure. Ces addictions étaient déjà présentes avant la mort de son mari et se sont aggravées par la suite.
Tristan : petit bonhomme mal entouré par des parents pitoyables. Sa chambre est en réalité un débarras sans fenêtre et vieux. Les semblants de meubles sont plus qu’en fin de vie, leurs dates de péremption sont dépassées depuis belle lurette. C’est toujours le premier à arriver à l’école. Il est timide et complexe sur son œil qui dit merde à l’autre. Il n’est qu’en primaire qu’il écrit déjà et avec une certaine maitrise, notamment pour les thrillers. Personne dans l’école ne l’apprécie. Un jour, il est libéré de ses parents puis passe de famille d’accueil en famille d’accueil, puis atterrit dans un foyer d’adolescents. C’est un ado meurtri avec une rage de vivre et un objectif : réussir.
Les parents de Tristan : ils se disent souvent des mots doux comme : « pauvre conne, t’es même pas foutue de tenir debout », « et toi, regarde-toi ! Une ordure, un déchet de la société ». Le père frappe sa femme, est drogué et alcoolique. La mère, ivrogne et fume des choses illégales.
Le décor :
Il se pose à Caen et sa région, ainsi qu’à Paris. Je fus curieuse de voir où allait m’emmener l’histoire dans ce décor. En effet, c’est une ville que je connais assez bien, pour y avoir de la famille.
La tonalité et l’atmosphère :
Cela commence par une atmosphère lourde et malheureuse pour le duo dans leur tendre enfance. Puis un saut de puce de neuf ans et l’atmosphère s’est éclaircie légèrement. Ce début de vie a laissé des cicatrices indélébiles en eux. Ces deux écorchés vifs vont se rencontrer un soir (je ne pensais pas à ce type de rencontre car j’en ai imaginé une autre) et tenteront de se suivre et de se comprendre, donnant une atmosphère aux différentes nuances (je t’aime, moi non plus ; adaptation à l’autre ; …).
Le style :
Le sujet des enfants « maltraités » (plusieurs formes de maltraitance) abordé en début de roman permet de mieux cerner le passé du duo pour le reste du roman. Chaque personne est différente et nous avons deux exemples de parcours atypiques. L’auteure aurait pu les faire évoluer en parallèle tout le long mais a fait en sorte qu’ils se rencontrent quand ils sont jeunes adultes.
L’histoire est triste et peut paraître douloureuse à ses débuts mais ce n’est que les premiers chapitres. C’est écrit avec justesse, sans être dans le voyeurisme. Cela permet au lecteur de mieux appréhender et comprendre le comportement et réactions du duo dans les trois-quarts des chapitres restants.
Les personnages principaux possèdent ce petit quelque chose, faisant intriguer le lecteur pour les voir grandir et comment s’ils vont s’en sortir.
L’ensemble est cohérent et bien écrit. Le lecteur ne peut qu’entrer facilement dans le roman et est curieux de voir l’évolution de ces jeunes gens.
Avis personnel :
Un roman alternant entre douceur, blessure et vague à l’âme. Il ne peut laisser indifférent. Deux enfants malheureux au début de destin tragique et à l’avenir incertain. Mais une fois arrivés à la majorité, ils nous réservent des surprises. Bonnes ou mauvaises ?! A vous de le découvrir.
Je recommande.