Selfie – Aloysius Chabosot
Nombre de pages : 310
édition : Editions du camembert (18 septembre 2019)
L’auteur :
En 2008, Aloysius Chabossot publie "Comment devenir un brillant écrivain alors que rien (mais rien) ne vous y prédispose" aux Éditions Milan, essai caustique sur les auteurs en devenir confrontés au monde impitoyable de l'édition.
Il a publié depuis une dizaine d'ouvrages, tous rangés au rayon "comédie".
Parmi eux, "Fallait pas l'inviter" rencontre un succès inattendu et reste plus d'un an dans le Top 100 d'amazon. En 2018, le roman est repris par les Editions Eyrolles, qui publie également "La nounou barbue".
L’histoire :
On sous-estime trop souvent la capacité de nuisance d’un selfie
L’existence de Marc s’écroule quand Sylvie, sa femme depuis 15 ans, fait une chute mortelle lors d’une séance de selfie sur un piton rocheux. La confusion vient s’ajouter à la douleur du deuil lorsqu’il découvre qu’elle le trompait.
Dès lors, il traîne dans son pavillon du Clos des Philosophes, un lotissement de luxe sis en proche banlieue parisienne, ressassant son malheur, ne sortant que pour promener Maxou, bouledogue français, ersatz de l’enfant qu’ils n’avaient pu concevoir.
Après un bref retour au travail qui tourne au désastre, Marc va enfin tout mettre en œuvre pour surmonter l’immensité de sa détresse. Son combat passera par plusieurs étapes : abrutissement par la télé, recherche effrénée de l’amant… C’est au court de cette traque désespérée qu’un rayon de soleil non dénué d’ironie viendra inopinément illuminer son chemin de croix.
Arrivée d’une météo plus clémente, simple éclaircie passagère…
Ou l’annonce d’un nouveau bouleversement ?
La structure du récit :
Le récit se déroule sur plusieurs mois.
Le sujet du livre :
Quand votre conjoint décède brutalement et d’une façon bien plus que maladroite, c’est déjà difficile à vivre. Si, en plus, en voulant prévenir ses contacts, vous tomber sur une photo compromettante, il y a de quoi tomber des nues alors que vous pensiez que votre couple était au beau fixe. Marc va vivoter dans sa maison, avec des pensées négatives. Aura-t-il une révélation pour se reprendre en mains ?!
Les thèmes :
- Selfie,
- Mort soudaine,
- Révélations,
- Remise en question.
Les personnages principaux :
Marc : il pensait que sa vie conjugale serait comme celle de ses parents : simple et tranquille. Jusqu’au jour où sa femme décède brutalement d’une mort un peu absurde. Et ce n’est pas fini car un autre drame surviendra quelques jours après. Il pensait qu’ils formaient un couple transparent, basé sur le respect de l’autre et la confiance mutuelle. Mais il se serait complétement trompé. Il déprimera pendant très (trop longtemps). Directeur technique du site « soldissimo.com ».
Sylvie : femme de Marc. Lors d’une randonnée, en tentant de se prendre en selfie lors d’une pause, elle tombe d’un ravin et n’en réchappe pas. A priori attentionnée, curieuse, coquette et joyeuse. Mais ce ne serait qu’une façade car elle cache un secret.
Maxou : bouledogue anglais de Marc et Sylvie, présent pour pallier à l’absence d’enfants et un palliatif face au décès de Sylvie.
Jean-Charles Musella : numéro deux et directeur commercial du site « soldissimo.com », c’est un paradoxe à lui tout seul.
Le décor :
Il prend ses quartiers dans la vie de Marc, où moment où tout va bousculer dans sa vie. Le décor se plante principalement dans la maison de Marc au sein d’un lotissement haut de gamme « Le clos des philosophes » (depuis dix ans), le quartier et le bureau professionnel.
La tonalité et l’atmosphère :
Une atmosphère plus ou moins variable. En effet, elle débute en installant l’histoire. Là où le bât blesse, dans cette atmosphère, c’est par la suite (du moins, dans mon cas de lectrice). En effet, pendant plus de la moitié, le personnage principal tourne en rond dans son ressassement de la mort de certaines actions de sa femme (de son vivant). J’ai eu mal à rester concentrer avec les (rares) évènements. Je trouve dommage qu’il n’y ait pas plus d’actions. Dans certains moments, j’ai tout de même souris grâce à Maxou, bouledogue anglais de son état (complètement gaga de ces bouilles d’amour).
Le style :
Le sujet de base (mort subite et incongrue du conjoint puis une découverte qui change la donne) est plutôt bien trouvé mais la tournure de l’histoire ne m’a pas du tout convaincue. Pendant la moitié du roman (voire un peu plus), l’histoire tourne en rond, aucune action. Ce qui fait que je me suis ennuyée tout le long de la lecture et quand je pensais que l’action arrivait enfin, c’était pour retomber aussi vite qu’un soufflé. Je trouve dommage que ce parti pris fut pris. Je me suis demandé pourquoi consacrer autant de pages à la même situation. En effet, j’avais l’impression d’être un poisson dans un petit bocal.
Certes, face à la même situation, il y a autant de réaction que de personnes vivantes. Mais le personnage principal est trop ancré dans le repli de soi, au laisser-aller, à ressasser les mêmes choses. Tout est dans la démesure. Je peux concevoir que pour certaines personnes, cela puisse arriver mais j’ai l’impression qu’ici, Marc soit, limite, dans la caricature. Quand je croyais qu’il allait enfin se bouger, ma joie est vite repartie.
L’ensemble est bien mitigé dans mon cas.
Avis personnel :
Un roman ayant une bonne histoire de base mais ne m’ayant pas du tout convaincue, de par les personnages comme pour le reste.
Ce que je peux vous conseiller est de lire ce roman, pour vous faire votre propre avis et de voir si vous faites partie des lecteurs conquis ou non.