Les misophones - Bruno Salomone

Quand un misophone exprime ce qu'il ressent, c'est interprété comme un caprice. Soit il est incompris, soit il se fait rabrouer soit il culpabilise.

Les premières sensations désagréables se font sentir dès l'âge dix, douze ans.

Mon voisin invisible – Shealynn Royan

Broché : 263 pages

Edition : Cherche Midi (18 avril 2019)

L’auteur :

Bruno Salomone est un humoriste et acteur français. Il est également actif dans le milieu du doublage.

Il a commencé en 1998, en se produisant régulièrement au café-théâtre "Le Carré Blanc" et devient l'un des membres de la troupe Nous C Nous, avec Eric Collado, Emmanuel Joucla, Eric Massot et Jean Dujardin. 

Il a écrit une fiction sur les misophones, ces personnes agacées voire anxieuses à l'écoute de certains bruits. Une pathologie dont le comédien souffre lui-même.
 

L’histoire :

" Et je coupe le son. "

Damien est misophone. Tous les petits bruits du quotidien lui sont insupportables : les croustillements de pop-corn au cinéma, les aspirations interdentaires d'un voisin de table, les mastications de chewing-gum dans le métro... À sa solitude s'ajoute ce fardeau qu'il pense être seul à porter. Jusqu'au jour où il croise le chemin d'Alexi, serveur à la repartie grinçante.
Ces deux naufragés du cœur vont devenir complices grâce à leur misophonie. De leur handicap, ils feront un atout. Leur vie, ballottée entre tumulte sentimental et chaos acoustique, va être bouleversée, pour le meilleur et pour le pire...
Damien et Alexi réussiront-ils à s'écouter pour mieux se soigner ?
Un roman vif, plein d'humour et d'esprit, qui aborde sans détour la misophonie, dont près de quinze pour cent des Français sont atteints.

La structure du récit :

Il se déroule sur plusieurs mois, le temps de voir si cela s'arrange pour ce duo hors norme.

Le sujet du livre :

J'ai toujours pensé être atteint d'une forme de folie orpheline, jusqu'au jour où j'ai appris qu'elle portait un nom et que ses caractéristiques étaient bien définies.

J'étais persuadé d'être le pire de ses spécimens mais ma rencontre avec Alexi Cormès m'a rapidement permis de relativiser.

Alexi était un fou qui ne s'ignorait pas il semblait avoir réussi à se sociabiliser. Les apparences étaient pourtant trompeuses, plus que trompeuses.

Les thèmes :

• misophonie,
• amitiés,
• amours,
• mal-être,
• franche rigolade.

Les personnages principaux :

Damien : tous les matins, il prend son double café serré sans sucre dans son bar du douzième arrondissement de Paris, près du bruyant marché d'Aligre. Toujours le premier arrivé. Pour le stress, c'est une proie facile. Il a vécu une enfance (trop) paisible. Toute sa famille est calme sauf lui. Ses parents l'ont eu sur le tard et sont maintenant en retraite en Lozère. A travers Alexi, il fait une thérapie indirecte. Il a choisi son travail qui a permis de rester à la maison : vente de balise GPS.

Alexi : Serveur au bar de la Criée. Il a subi un concert de muqueuses de ses parents et frères et sœurs. Maintenant, de sa femme et de ses enfants. Il est impulsif et se met vite en colère dès qu'il entend un bruit qu'il ne supporte pas.

Le décor :

Il est principalement dans les rues de Paris puis en Chine et en Corse. Nous voyons différents types de misophones et non-misophones.

La tonalité et l’atmosphère :

Une atmosphère particulière montrant enfin ce que subissent les misophones. Ils détestent les petits bruits agaçants du quotidien qui paraissent anodins aux autres mais qui leur sont insupportables, au point de leur faire perdre leur sang-froid. Cela provoque en eux une sensation de haine ou de dégoût.Les symptômes sont invisibles mais ils sont sournois et réels.

Le style :

Pour un acteur, c'est pas (ou peu) courant qu'il se mette à écrire, d'autant plus s'il aborde un sujet qu'il le touche en le romançant. A travers ce livre, je suppose qu'il souhaite partager son expérience et faire connaître et comprendre ce mal invisible qui touche quinze pour cent de la population française : la misophonie (miso = la haine ; phone = des sons).

Le classique chez les misophones : les proches qui nous mettent souvent hors de nous car nous connaissons leurs sons déclencheurs et nous avons tendance à les anticiper, ce qui fait qu'empirer l'hypersensibilité.

Notre problème, c'est la difficulté à nous faire comprendre. Si les gens saisissaient réellement ce que nous ressentons, ils arrêteraient de nous faire subi ce qui nous dérange.

Avis personnel :

Enfin un roman abordant "le mal qui me ronge".

En effet, comme dans la moyenne, les premiers symptômes sont arrivés vers dix ans / douze ans. Avec le temps, j'essaye de trouver des alternatives pour être moins gênée par ces bruits et en trouvant des alternatives pour faire comprendre de faire moins ou pas faire de bruit (exemple : éviter de parler et de manger en même temps car paroles incompréhensibles ; la vue de la mastication, c'est peu ragoûtant,.....).

C'est un livre que je recommande fortement.